Adolphe BEAUFRERE
Adolphe BEAUFRERE (1876-1960) – Peintre et graveur
A Quimperlé où il est né en 1876, il évolue dans un milieu de commerçants. Curieux et volontaire, à 17 ans il part découvrir le sud de la France en bicyclette, la lumière l’habite à partir de cette date. Encouragé par les siens, Adolphe Beaufrère fait ses études à Paris. A 21 ans il entre à l’École des beaux-arts et va fréquenter les ateliers de Gustave Moreau puis celui de Fernand Cormon pour se perfectionner en dessin et s’astreindre à la rigueur de la gravure !
La découverte des couleurs d’Afrique du Nord
1898 sa première exposition au Salon de Paris, reflète ses séjours à Pont Aven et au Pouldu où il peint sur le motif. A partir de cette date et jusqu’à la fin des années 40, il expose régulièrement ses gravures et ses toiles aux grands salons parisiens : Salon des Indépendants, Salon d’Automne, Salon de la Société Nationale des beaux-arts, Salon des Tuileries.
Une expérience va marquer son style et sa passion pour la couleur, après avoir gagné un concours du Ministère des Beaux-Arts, il part deux ans voyager. Il résidera en Algérie à la Villa Abd-el-Tif, “petit palais” de la campagne algéroise qui héberge des artistes venus de métropole. De là il sillonne la côte et la campagne algéroise, il produit beaucoup et travaille à la gouache et au pastel. Il voyagera en Italie et en Espagne et reviendra souvent en Afrique du Nord.
Une reconnaissance internationale à partir de 1920
1920 est le début de sa notoriété, ses gravures sont diffusées par les célèbres galeries Sagot-Le Garrec à Paris et Conalghi à Londres. Adolphe Beaufrère a arpenté le littoral entre Audierne et Larmor-Plage où il est établi depuis 1922. Habitué des chemins creux campagnards et des sentiers côtiers, parcourus le plus souvent à vélo, Adolphe Beaufrère possédait une connaissance profonde de la nature. Ses thèmes de prédilection qu’il réalise sur le motif sont essentiellement des estuaires, des rivières et des paysages de bord de mer mais aussi des vues de l’argoat, fermes, travaux des paysans. Dans d’innombrables créations, il donne à l’arbre une place majeure, celui-ci est tour à tour la force, la hauteur, la protection, la nature à l’état pur. Le peintre va à l’essentiel, il a intégré l’enseignement du synthétisme propre au mouvement créé par Gauguin. Les aplats de couleurs construisent ses tableaux et donnent forme à ses compositions. On peut reprendre la citation de Maurice Denis sur le synthétisme in Art et Critique, 1890 :
« Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. »