Henri PERSON – l’ami de Paul Signac

Henri Person, né le 22 juin 1876 à Amiens, est issu d’une famille bourgeoise dont le père est notaire. Dès l’enfance, il découvre le Sud de la France grâce aux séjours dans la villa à Beaulieu-sur-Mer acquise par son père en 1895.

Une solide formation académique…

De 1896 à 1900, il étudie aux Beaux-Arts de Paris sous la direction de Fernand Cormon, Albert-Charles WalletFerdinand Humbert et Eugène Thirion. Dès 1903, il participe et présente des œuvres au Salon des artistes français et au Salon des Indépendants, il exposera, dans ce dernier, jusqu’à la fin de sa vie. A Paris, il installe son atelier dans le quartier des Batignolles. L’artiste n’est pas un théoricien mais un artiste peignant avec instinct. Il peint de façon poétique et délicate les bateaux, la mer et les littoraux de la Méditerranée.

Il découvre Saint Tropez vers 1899,  quand ce n’était encore d’un petit hameau de pécheur typique. La même année, il y rencontre Paul Signac, de 13 ans son ainé. Ce dernier s’est en partie établi depuis 1892 dans le port qu’il avait découvert en naviguant à bord de son bateau l’Olympia. Ensemble, il dessine et peigne sur le motif le long du littorale, production qu’ils analysent et comparent. Henri Person partagera d’abord son temps entre le petit port et la capitale avant de s’installer à Saint Tropez et d’implanter son atelier au Château Saint Suffren.

pour une création vagabonde en navigation !

Les deux artistes partagent, non seulement la peinture mais aussi leur passion commune pour la navigation. Ils acquièrent un bateau en copropriété baptisé le Sinbad avec lequel, en 1907, il voyage à Constantinople, ce qui marque un tournant artistique. Ami et élève, Person adopte la technique divisionniste tout en l’adaptant avec une palette de couleur d’une grande douceur qui retranscrit son caractère plus doux et discret. Cette voie artistique marque un premier tournant dans sa carrière en délaissant ces apprentissages de l’école des Beaux-Arts.

Malgré l’influence de Paul Signac, Person n’est jamais un divisionniste intégral mais adapte le point rond et régulier par touche rectangulaire aléatoire comme l’explique la préface du catalogue de l’exposition consacrée à Henri Person par André Dunoyer de Segonzac à la Galerie de Paris en 1961. Il varie la technique pour interpréter l’harmonie des couleurs en suggérant les formes plus qu’en les représentants.

Sa carrière reprend un tournant quand il se détache de manière notable du divisionnisme pour se rapprocher du jeunes groupes de peintre actif à St Tropez dont fait partie Henri Manguin, Albert Marquet ou Charles Camoin.

Pendant la Première Guerre Mondiale, l’artiste est mobilisé, il peint que très rarement en raison de l’accès aux ports interdits. Il rencontre sa femme Germaine Leclerc et de leur union nait une fille en 1918. Au retour de la guerre, la famille s’installe à St Tropez et Person s’implique dans la vie municipale.

Voulant célébrer les artistes que St Tropez mérite, Person est à l’origine du projet de création du musée de la ville : Museon Tropelen. Ce projet est approuvé en septembre 1921, il suffit de quelques années pour que la ville voit s’étoffer son musée grâce à la générosité d’artiste dont Pierre Bonnard, Henri Lebasque, Charles Camoin, Louis Valtat, Henri Manguin. Paul Signac est aussi en tête d’affiche apportant du poids au projet par sa notoriété.

Henri Person meurt prématurément en 1926, avec peu d’œuvres dans les collections muséales, celles-ci sont ensuite étoffées par Georges Grammont, collectionneur, qui fera naître le musée actuel de l’Annonciade.       

Ce n’est qu’en 2015 paraît, la première monographie consacrée à Henri Person.

Toute sa vie, Person et Signac maintiendrons une relation épistolaire où Henri relate la vie de St Tropez quand son ami est retenu à la capitale notamment pour l’organisation du Salon des indépendants.  

La dernière exposition en date de l’artiste a été présenté au Musée Regards de Provence (5 octobre 2019-3 mai 2020), a rendu hommage à l’artiste avec près de 90 œuvres (62 huiles sur toile et 20 aquarelles) regroupées pour l’occasions. Le musée a su mettre en exergue la délicatesse et la luminosité de son travail.

Les oeuvres