Maxime MAUFRA – le breton d’adoption

Maxime MAUFRA (1861-1918)

Nantais, fils d’un industriel dans la métallurgie, il suit sa scolarité à Nantes. Ses premières leçons de peinture il les prend avec les frères Charles et Alfred Leduc. Destiné à travailler dans le monde des affaires il part en 1883 à Liverpool effectuer un stage chez un négociant. Jeune homme doué et entreprenant il est apprécié pour son caractère vif. Il découvre la nature sauvage de la région et est impressionné par les paysages grandioses de la côte. Des voyages, qu’il effectue en Ecosse et aux pays de Galles, il exécute des croquis et des toiles qui révèlent son intérêt évident pour le paysage pur. Sur le chemin du retour, à Londres il découvre Turner et ce fut pour lui un éblouissement.

Première découverte de la peinture et son affirmation de peintre professionnel …

Maufra commence à peindre au moment où s’affirme l’impressionnisme, il décède à l’apogée du cubisme !

Attaché à la Bretagne, il trouve dans ses rivages une inépuisable source d’inspiration. A Pont-Aven en 1890, il rencontre Gauguin et les peintres de l’école. L’été suivant, il se rend au Pouldu, Port Manec’h, découvre Belle-Île et sa côte sauvage, pour s’installer définitivement  au hameau de Kerhostin sur la presqu’ile de Quiberon auquel il restera très attaché. En 1892, à l’âge de trente et un ans il part pour Paris, avec la ferme volonté de devenir un peintre professionnel. Il s’installe à Montmartre, sera le premier locataire du Bateau-Lavoir et fréquente l’avant-garde. Ce choix logique prouve son ambition et c’est à Paris qu’il fut reconnu comme un peintre authentique et qu’il put vivre de son art.   

A partir de 1893 il expose au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, fondé trois ans plutôt, mais aussi chez Le Barc de Boutteville installé rue Le Pelletier qui expose de nombreux postimpressionnistes. Le critique d’art Octave Mirbeau écrira : « Un peintre qui avait de tels dons ne pouvait tarder à acquérir une place au soleil ». C’est à Paris qu’il fut célébré. Peintre abondant, il signe un contrat avec Paul Durand-Ruel renouvelé jusqu’à la fin de sa vie. L’importante succursale du marchand à New-York lui permit de vendre son œuvre outre-Atlantique. 

Breton adoption, il y retournera annuellement, comme les autres artistes installés à Paris, il ne peut se passer de la Bretagne source d’inspiration.  

Ami de Gauguin, il construit son style: indépendant.

Maufra rencontre Gauguin à Pont-Aven en 1890, il est frappé par la force de caractère du Maître. Il deviendra son ami et le reverra souvent avant son départ en Polynésie. Cette amitié est confirmé dans un dessin donné par Gauguin, exposé au musée de Pont Aven ; deux têtes de bretonnes, avec la dédicace :  » à l’ami Maufra / à l’artiste d’avant-garde / aïta aramoc  » Paul Gauguin.  

Convaincu dans son art et assuré dans ses options esthétiques, Maufra est un indépendant. Paysagiste autodidacte, il apprit très tôt à se mesurer à la nature et à trouver dans son spectacle et son étude les forces nécessaires à toute création. Son parcours n’est cependant pas uniforme, au gré des voyages, des visites de musées, des rencontres avec ses contemporains, son tempérament de peintre s’est modifié, son style s’est précisé. L’art de Maufra va murir évoluer vers une liberté de touche et d’expression.

Peintre de la côte, de cette frange où la mer et la terre se pénètrent étroitement, Maufra trouve dans les rivages bretons une inépuisable source d’inspiration pour la réalisation de ses nombreuses marines.

Octave Mirbeau dira de lui « Il n’était ni l’élève, ni le maître de personne » Ainsi la vie de Maufra ne tient ni de celle d’un artiste maudit, ni de celle d’un peintre d’avant-garde.

(Source : Maxime MAUFRA, de Patrick Ramade 1988)

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