Maximilien LUCE – Le peintre militant

Maximilien LUCE (1858-1941)

Maximilien Luce, né le 13 mars 1858 et mort le 6 février 1941, est un artiste français issu du milieu ouvrier. Sa production artistique reflète parfaitement ses engagements politiques forts, marqué enfant par les journées de la Commune de Paris. En effet, à travers sa peinture du monde ouvrier, mais également sa carrière d’illustrateur de presse et d’affichiste, Maximilien Luce affirme son engagement comme militant libertaire.

Son rattachement artistique, membre du groupe des néo-impressionnistes, il est aussi séduit par les techniques de pointillisme et le mouvement du divisionnisme porté par George Seurat et Paul Signac. Au fil de sa carrière il vient à se repencher sur un style plus classique.

Du métier de graveur au combat militant

En 1872, alors âgé de 14 ans, il rentre en apprentissage chez le graveur sur bois Henri-Théophile Hildebrand (originaire de Paris, 1824-1897). Luce étudie aussi le dessin et la peinture. Le contexte artistique de ces années-là est assez particulier, l’avènement de la photographie en 1839, et son essor n’est pas toujours considéré par les artistes peintres de façon très positive. La technique de la xylographie périclite (technique de reproduction de textes ou d’illustrations par le moyen de plaque de bois gravée en relief, permettant l’impression multiple) et amène au primat du dessin singulier qui prend largement le pas sur la simple reproduction.

Maximilien Luce produit de très nombreux dessins de presse et illustrations engagés, ils apparaissent notamment dans les périodiques socialistes mais aussi dans ceux de l’activisme anarchiste. L’artiste est  proche de leur philosophie politique et est actif au sein du journal anarchiste hebdomadaire « Père Peinard » fondé en 1889, mis en cause dans l’attentat qui coutera la vie du président Sadi Carnot le 24 juin 1894 à Lyon.  

La couleur emporte sa peinture !

Une très grande puissance chromatique qui marque le public caractérise l’œuvre de Maximilien Luce. Il développe également une grande esthétique des lumières naturelles au fil d’une journée et une maitrise des éclairages artificiels urbains de nuit. Il expose pour la première fois au Salon des Artistes Indépendant de 1887, ou il nouera une grande amitié avec Paul Signac, qu’il peint en 1890. Maximilien Luce est particulièrement reconnu pour ses paysages et ses scènes de la vie ouvrière, de nombreuses œuvres sont exposées au Musée d’Orsay. Il veut aussi témoigner de la dure réalité de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, par des scènes dites de « l’arrière » et non du front.

Sur la fin de sa carrière, ses œuvres sont nettement plus influencés par l’impressionnisme, il est moins actif politiquement et se retire de l’activisme anarchiste. Il succède à Paul Signac en 1935 à la présidence de la Société des Artistes Indépendants. Il démission sous l’occupation allemande pour marquer sa protestation contre l’interdiction faite aux juifs d’exposer. Il meurt le 6 février 1941 à Paris.

En 2010, se tient une rétrospective qui lui est dédiée au Musée des impressionnistes de Giverny Exposition Maximilien Luce, néo-impressionniste. Rétrospective – Musée Giverny (mdig.fr) avec des prêts exceptionnels du Musée d’Orsay.