Bord de mer méditerranéen
Bord de mer méditerranéen – 1921 – par Adolphe BEAUFRERE
En 1920, l’artiste a momentanément délaissé la gravure et s’adonne de nouveau à la peinture et plus particulièrement à la gouache. Il part retrouver les rivages de l’Afrique du nord, découverts lors de sa résidence de deux ans à la villa Abd-el-Tif en 1911. Le soleil, les couleurs typiques d’Algérie l’inspirent pour toute une série de gouaches réalisées dans l’hiver 1921. Là, il est sous le charme des paysages de la côte algérienne, il peint avec une palette de plus en plus chaude les plages de sable et les pinèdes inondés de lumière.
Caractéristiques de l’œuvre
Nous avons une gouache aquarellée de 39 cm de hauteur par 31 cmde largeur, elle est datée – 1921 et signée en bas à droite. Elle représente un petit village en bord de mer proche d’Alger. Adolphe Beaufrère recherche toujours une originalité pour ses cadrages, dans ce paysage de bord de mer se sont les arbres qui structurent le tableau. Son élancement et sa dimension majestueuse sont donnés par le groupe de résineux en pinède qui occupent toute la partie gauche de la composition. Le rythme souple des arbres, presque dansant, anime cet assemblage de couleurs pastel. Par contre dans ce pays au climat lumineux et sec il use de couleurs plus vives pour saisir les toits orangés du village, le bleu azur de la mer et le vert tendre des jeunes arbres, qui nous font découvrir le printemps naissant.
Adolphe Beaufrère est un travailleur acharné, il est à l’écoute des nouvelles techniques et tendances. Il a été fortement impressionné par les compositions rigoureuses et l’approche exigeante d’un peintre comme Georges Seurat. Il se lie à plusieurs artistes néo-impressionnistes, et pendant un temps suit la démarche divisionniste élaborée par Seurat, on la retrouve dans ce tableau. De Paul Cézanne il a reçu sa leçon, Beaufrère simplifie son paysage et la puissance de sa composition est renforcée par l’utilisation de coloris saturés.
La quiétude de la vie en Afrique du Nord
Adolphe Beaufrère observe la vie et l’activité des villageois, homme de la campagne comme de la mer il va à la rencontre des indigènes. Il sait se faire accepter et comprend rapidement les enjeux de chacun. Dans tous les départements, au lendemain de la victoire obtenue à “bout de souffle”, la quiétude est recherchée, on la trouve tout particulièrement en Afrique du Nord.
Les femmes sont présentes, les deux silhouettes sont rejetées dans l’angle du tableau, à proximité des puissantes ramures des arbres sous les quelles broute l’âne en compagnie de la servante. Même quand la manière change, l’arbre est omniprésent dans les œuvres d’ Adolphe Beaufrère. Assise au pied de l’arbre, la femme musulmane observe le paysage qui défile devant elle. La mer, apparaît sur la droite de l’œuvre, deux bateaux régatent à l’horizon.