Honfleur – Bassin avant port
Honfleur le bassin de l’avant-port par Luc-Marie BAYLE
En 1955, Luc Marie Bayle, peint à Honfleur le bassin de l’avant-port, aquarelle (37 x 55 cm) – située et signée en bas à gauche De part et d’autre de la scène on observe des bateaux de pêche et des voiliers amarrés en attentent de l’ouverture de l’écluse. Au centre de l’œuvre, le mât de pavillons se dresse relayant les codes de circulation portuaire.
Les caractéristiques de l’aquarelle ….
L’œuvre montre ce qu’un passant pourrait admirer à Honfleur, le rendu est très naturaliste. Le point de fuite ne se précise pas en un point fixe et unique mais plutôt un horizon qui s’ouvre sur l’embouchure de la Seine, sur les côtes du Havre que l’on peut subtilement deviner au loin.
Cette aquarelle nous plonge directement dans ce bassin d’avant-port d’Honfleur, son utilisation technique de l’aquarelle, donne une grande sensibilité aux éléments. Son travail sur les couleurs et ses nuances offre une grande fluidité de lecture rappelant le vent et des embruns caractéristiques des bords de mer.
De la même façon, le ciel nuageux montre le temps facilement changeant, les tons bleus sont plus vifs au premier plan e s’estompent vers la ligne d’horizon, donnant une certaine sérénité, une clarté sans menace d’averses.
Et une silhouette pour rentrer dans l’œuvre !
Un seul personnage est visible sur l’aquarelle, il se tient de dos, face à la mer tout comme se tient l’artiste, Luc Marie Bayle pour représenter la scène. Cette stratégie crée une mise en abyme. C’est une mise en abyme visuel du regard du spectateur qui admire le paysage à travers l’œuvre. Le peintre contemple Honfleur, tout comme l’homme en bleu représenté lui-même en pleine contemplation. Bayle construit alors trois différents niveaux de lectures, de l’intérieur de la toile vers l’extérieur, incluant le spectateur dans une sorte de premier plan vivant, aussi changeant qu’éphémère.
L’artiste crée un recule comme on « dézoome» une photo, qui capture un instant d’observation, le même qui captive le passant, accentué par sa position statique et les mains dans ses poches. Le rôle du personnage est, a mon sens, essentiel dans cette composition, sa position et le coloris de ses vêtement (bleu soutenu) évoquent les profondeurs des océans, il crée la jonction entre la terre ferme, les navires amarrés et l’étendue d’eau du large .